
Martinet noir (Apus apus)
Vous avez dit canicule ?
Une canicule se caractérise par des températures élevées, persistantes jour et nuit, sur une période prolongée. Dans le cadre de la vigilance météorologique, les températures nocturnes exceptionnelles sont particulièrement surveillées. Lorsque ces températures restent élevées pendant plusieurs nuits consécutives, le risque de mortalité augmente, notamment chez les personnes fragiles. Durant ces épisodes de forte chaleur, la petite faune souffre également et a du mal à trouver des points d'eau pour s’hydrater.
La LPO vous propose une fiche médiation spécial «Canicule et pics de chaleur», pour en savoir plus, vous pouvez la consulter en cliquant juste ici :
Martinets en détresse !
Les Martinets noirs, en pleine période de reproduction pendant l’été, font partie des espèces souffrant le plus de la canicule. Sous les toits, la température peut très vite monter lors d’un épisode caniculaire : parfois plus de 50° ! Ces températures sont fatales pour les jeunes martinets. Ils ne tiennent que quelques jours puis cherchent à fuir la chaleur et tombent des nids.

Jeune martinet tombé au sol
En cette période de l’année déjà très chargée, les centres de soin de la faune sauvage connaissent un pic de sollicitation pour des animaux en détresse, et sont souvent saturés, contraints à des restrictions d’accueil voir des fermetures. Les martinets sont en première ligne, avec de nombreux jeunes récupérés au sol.
Dans ce contexte difficile, nous pouvons agir pour venir en aide à cette espèce fragile !
Secourir un Martinet noir
Tout d’abord, et comme pour n’importe quelle espèce, le premier réflexe est d’observer et analyser la situation. De part les adaptations à son mode de vie au cours de l’évolution, il faut savoir qu’un martinet tombé au sol ne pourra plus s’envoler directement (c’est pourquoi les martinets nichent dans des cavités étroites généralement en haut d’un grand édifice, dont il se laissent tomber pour s’envoler).
Souvent, il suffit de redonner une impulsion à l’animal pour le voir repartir.
Déterminer l’âge vous permet de savoir s’il peut déjà voler ou non.
Si le martinet est entièrement brun sombre sauf la gorge (claire) il s’agit d’un adulte. Si ses plumes de couverture (celles du dos et de la tête) sont bordées d’un liseré blanc, si son front est clair (et pas seulement sa gorge), il s’agit d’un jeune de l’année.

Martinet noir, adulte ou juvénile ?
Parfois, ces animaux qui souffrent de la chaleur ont également besoin d’être réhydratés avant de pouvoir repartir. Pour cela, vous pouvez lui donner à boire à l’aide d’une pipette ou d’un compte-goutte sur la commissure du bec. Le martinet ouvrira le bec et absorbera chaque goutte. Attention à ne jamais verser d’eau directement dans le bec, au risque de noyer l’oisillon. Les oiseaux ont un trou sur la langue relié à la trachée.
En cas de doute, la seconde étape est de contacter un centre de soin de la faune sauvage. Appelez-les avant pour vérifier qu’ils ont le temps de vous recevoir. Après la prise en charge, l’individu sera examiné pour déterminer s’il peut être relâché, s’il doit être nourri (pour les jeunes de l’année qui quittent trop tôt le nid). Il se peut que l’animal ne puisse jamais s’envoler, dans ce cas la clinique pour la faune sauvage fera au mieux pour lui en mettant fin à ses souffrances.
La Clinique faune sauvage de l’ENVT de Toulouse fonctionne toute l’année 7j/7. Son équipe répond à vos questions sur la faune sauvage, vous conseille et vous accueille si vous trouvez un animal en détresse.
Vous pouvez les contacter au 05.61.19.38.62 (composez le 3).
Dans le contexte exceptionnel de canicule, vous pouvez également procéder vous-même au nourrissage des juvéniles jusqu’au relâcher. Cette fiche conseil élaborée par la LPO Provence-Alpes-Côte d'Azur vous donne toutes les clés pour procéder au nourrissage. Le Martinet noir étant une espèce protégée, c’est à titre exceptionnel que nous vous demandons de vous occuper de ces martinets. Les individus devront être relâchés dès que possible.
Au nom de la faune sauvage en détresse, merci à tous.tes les découvreur.euse.s qui prendront la responsabilité de nourrir les martinets, et à tous.tes nos sympathisant.e.s pour votre implication dans la protection de biodiversité !